La critique internationale compare Augustin Dumay aux grands violonistes du XXe siècle, et souligne sa place particulière de “grand classique-styliste”, confirmée par ses enregistrements incontournables pour Deutsche Grammophon : l’intégrale des sonates de Beethoven avec Maria João Pires “à classer sûrement aux côtés de Grumiaux-Haskil, Menuhin-Kempff, ou Perlman-Ashkenazy” (International Piano), les trios de Brahms où “l’héritage de Milstein dans le jeu de Dumay est admirablement évident” (Gramophone), ou encore les concertos de Mozart avec la Camerata Salzburg, “sans exagération l’un des plus beaux enregistrements des concertos pour violon de Mozart jamais réalisés” (Classic CD), où il “confirme qu’il est un merveilleux interprète mozartien, comme le furent jadis Stern ou Grumiaux” (Classica).
Né dans une famille de musiciens – sa mère joue du violoncelle et du piano, et son père est violoniste amateur – Augustin Dumay prend ses premières leçons de violon à l’âge de cinq ans, après avoir assisté à un concert de Nathan Milstein. A dix ans, il entre au Conservatoire de Paris. Récompensé du premier prix à l’âge de treize ans, il donne l’année suivante son premier concert au Théâtre des Champs-Élysées, et se produit au Festival de Montreux devant Joseph Szigeti et Henryk Szeryng. Ce dernier propose alors au jeune violoniste de le remplacer pour une tournée en Amérique du Sud. À son retour, Augustin Dumay travaille à Paris avec Nathan Milstein, qui dira de lui : “Je pense qu’il prendra sa place parmi les grands violonistes de l’an 2000”. Il travaillera ensuite à Bruxelles avec Arthur Grumiaux pendant cinq ans.
Très rapidement, il devient connu du grand public en France, mais sa carrière internationale prend un véritable essor grâce à sa rencontre avec Herbert von Karajan : ce dernier, l’ayant entendu par hasard au cours d’une séance d’enregistrement dans un studio où il venait lui-même travailler, l’invite immédiatement à jouer avec l’Orchestre Philharmonique de Berlin. Il enregistre ensuite pour EMI les concertos de Mendelssohn, Tchaïkovski, Saint-Saëns et Lalo.
Depuis, il se produit régulièrement avec les meilleurs orchestres du monde – Berliner Philharmoniker, National de France, Japan Philharmonic, English Chamber, London Symphony, London Philharmonic, Royal Philharmonic, Royal Concertgebouw Amsterdam, Los Angeles Philharmonic, Symphonique de Montréal, Suisse Romande, Mahler Chamber, Bayerischer Rundfunk entre autres – sous la direction de chefs tels que Alain Altinoglu, Frans Brüggen, Dennis Russell Davies, Andrew Davis, Sir Colin Davis, Stéphane Denève, Christoph von Dohnanyi, Charles Dutoit, Iván Fischer, Alan Gilbert, Gustavo Gimeno, Eivind Gullberg Jensen, Daniel Harding, Günther Herbig, Eliahu Inbal, Pietari Inkinen, Neeme Järvi, Armin Jordan, Emmanuel Krivine, Rafael Kubelík, Igor Markevitch, Kurt Masur, Marc Minkowski, Kent Nagano, Seiji Ozawa, Gintaras Rinkevičius, Gennadi Rozhdestvensky, Kurt Sanderling, Jukka-Pekka Saraste, Wolfgang Sawallisch, Lan Shui, Evgeny Svetlanov, Yuri Temirkanov, Robin Ticciati, Yan Pascal Tortelier ou David Zinman.
Parallèlement à sa carrière de violoniste, il a développé au cours des dix dernières années une intense activité de chef d’orchestre, en concert comme au disque. Il est régulièrement invité à diriger des orchestres comme l’English Chamber Orchestra, le New Jersey Symphony Orchestra, le Sinfonia Varsovia ou le New Japan Philharmonic. De 2003 à 2013, il a occupé le poste de Directeur musical de l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie (Belgique), puis celui de Premier chef invité jusqu’en 2015. Depuis 2011, il est Directeur musical du Kansai Philharmonic Orchestra (Osaka, Japon). En 2015, sous sa direction, une tournée européenne a mené le KPO pour la première fois en Allemagne (Tonhalle Düsseldorf et Mozartfest Würzburg), en Suisse (Fondation Gianadda) et en Italie (Festival Pianistico Internazionale di Brescia e Bergamo).
Depuis 2004, Augustin Dumay est Maître en résidence à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth (Bruxelles), où il enseigne à quelques jeunes violonistes de très haut niveau, la plupart lauréats de grands concours internationaux.
Le cinéaste Gérard Corbiau (Le Maître de Musique, Farinelli) a réalisé sur lui un film portrait, Augustin Dumay, laisser une trace dans le cœur.
Sa discographie – une quarantaine d’enregistrements, la plupart récompensés par des prix prestigieux (Gramophone Awards, Audiophile Audition, Preis der deutschen Schallplattenkritik, Grand Prix du Disque, The Record Academy Award) – est disponible chez Warner, Deutsche Grammophon et Onyx Classics.
Pour Onyx, il a enregistré deux CD à la tête du Kansai Philharmonic Orchestra, et, avec le pianiste Louis Lortie, les albums Franck & Strauss Violin Sonatas, par “l’un des grands violonistes d’aujourd’hui” (The Strad) et Brahms Sonatas, “un immense bonheur” (La Presse, Montréal). Après un double CD présentant trois aspects de sa vie de musicien – soliste, chef d’orchestre et chambriste, avec le Concerto pour violon et la Symphonie n° 8 de Beethoven, ainsi que le Sextuor à cordes n° 1 de Brahms – son dernier enregistrement, paru en mai 2016, est consacré au Concerto n° 2 de Bartók avec l’Orchestre symphonique de Montréal dirigé par Kent Nagano.