Né en 1943 d’une famille d’artisans passionnément musiciens, Juan José s’initie au bandonéon dès l’âge de 8 ans en s’imprégnant, grâce à son père, des traditions de la musique populaire d’Argentine et obtient en 1961 le premier prix d’un concours organisé par la télévision de Buenos Aires. De 1962 à 1976, il travaille avec les plus grands orchestres et solistes d’Argentine. Il compose, arrange, interprète, accompagne et se produit, entre autres, avec José Basso, Leopoldo Federico, Astor Piazzolla, Osvaldo Pugliese, Susana Rinaldi, Edmundo Rivero, Horacio Salgán... Au cours des mêmes années, il fonde, avec le bandonéoniste Daniel Binelli, son premier ensemble, le quintette Guardia Nueva, qui s’avère une des expériences les plus riches et les plus originales du tango d’avant-garde. En 1977, il s’installe en France. Avec d’autres musiciens argentins, il crée Tiempo Argentino, enregistre Tango Rojo, où l’on retrouve notamment le pianiste Gustavo Beytelmann, le flûtiste Enzo Gieco et le guitariste Thomas Gubitsh. De 1978 à 1990, il créé plusieurs formations (un trio avec Gustavo Beytelmann et Patrice Caratini, le quartette Canyengue...) et sort de nombreux CDs dont un disque de bandonéon solo, préfacé par Julio Cortázar qui fait l’unanimité de la critique et consacre son auteur dans le milieu artistique. Il compose plusieurs musiques de films (Double Face, Le quatrième pouvoir de Serge Leroy...) En 1988, il entreprend la réalisation d’une collection Bandonéon à la demande des Editions Henry Lemoine. Depuis 1992, en France, Juan José Mosalini, avec de jeunes musiciens français et argentins, souvent de formation classique, s’est lancé dans l’aventure de remonter le temps et de reconstituer le Grand Orchestre du Tango. Les résultats sont au-delà de toutes les espérances. L’Orchestre a trouvé un accueil enthousiaste auprès de différents publics devant lesquels il s’est présenté. Aujourd’hui à Paris, le Grand Orchestre du Tango marque le retour du tango qui dans les années 20 et 30 connaissait un grand succès dans la capitale française. Des revues argentines se produisaient au théâtre. Carlos Gardel tournait quatre films dans les studios parisiens de Joinville. Parallèlement, en 1994, il forme un quintette avec le violoniste Antonio Agri, qui se produit avec succès au Japon, en Angleterre et en France, jusqu’à la mort d’Antonio Agri en octobre 1998. Il a joué comme bandonéoniste soliste avec le quatuor Enesco, avec l’orchestre de Picardie, l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre National Bordeaux-Aquitaine, l’Orchestre d’Annecy, l’Orchestre de Radio-France, l’Orchestre de Radio-Stockholm, l’Orchestre de Suisse Romande à Genève et l’Orchestre National des Pays de Loire ainsi qu’avec l’Orchestre de Basse-Normandie. Juan José a enregistré Ciudad triste, avec lequel il a triomphé en concert au Théâtre National de Chaillot, à Paris, prouvant par là-même que le tango argentin a encore de belles heures devant lui…