Enfant prodige, la violoniste d’origine russe Viktoria Mullova se lance dans la musique dès l’âge de 4 ans, d’abord à la Central Music School de Moscou puis au Conservatoire de Moscou . « C’était un apprentissage très dur, confie-t-elle au Monde en 2012, nous habitions à Zhukovsky, dans la banlieue de Moscou. Il fallait se lever très tôt, faire deux heures de violon puis deux heures de trajet pour aller à l’école. Même chose au retour le soir. Pas de vacances, pas de jeux. »
Lauréate des concours Wieniawski (1976), Sibelius (1980) et surtout du prestigieux concours Tchaïkovski de Moscou en 1982, Viktoria Mullova commence à 23 ans une carrière prestigieuse. Son succès la propulse à l’étranger dès 1983. Elle en profite pour « passer à l’Ouest » lors d’une tournée en Finlande.
Accompagnée de ses deux violons – le Stradivirius « Julius Falk » de 1723 et le Guadagnini de 1750 -, sa curiosité la conduit de la musique baroque et classique jusqu’aux influences les plus contemporaines du monde de la fusion et de la musique expérimentale. L’artiste poursuit son initiation auprès d’autres musiciens italiens : le claveciniste Ottavio Dantone, le chef d’orchestre Giovanni Antonini et son ensemble Il Giardino Armonico. C’est avec ces derniers qu’elle enregistre les concertos pour violon de Vivaldi. En 2009, elle grave sur disque les fameuses Sonates et Partitas sur violon baroque, qu’elle auto- produit pour le label Onyx Classics. De Claudio Abbado au chef estonien Paavo Järvi, du claveciniste Nicolau de Figueiredo au violoncelliste Matthew Barley, son époux, des musiciens de l’Orchestre de Paris à l’Orchestre national symphonique de la RAI, tous sont unanimes pour louer son exigence stylistique et son excellence technique.
Elle s’est produite avec les plus grands chefs et orchestres, dans la plupart des festivals internationaux. Elle a travaillé avec l’Orchestra of the Age of Enlightenment, il Giardino Armonico, le Venice Baroque, l’Orchestre Révolutionnaire et Romantique. Ses interprétations de Bach ont été acclamées à travers le monde.
Ses disques ont été récompensés par de nombreux prix prestigieux. L’un d’eux, l’album Through the Looking Glass, l’entraîne à côtoyer des registres très différents du répertoire classique, mêlant Alanis Morissette, Youssou N’Dour, Miles Davis, les Bee Gees, les Beatles… Sans oublier The Peasant Girl chez Onyx Classics qui rapproche la musique hongroise des mélodies gitanes.